30.4.05

Patrons anti-libéraux

Certains naïfs (de gauche) croient que le libéralisme est une invention du patronat pour justifier l'exploitation de l'homme par l'homme (alors que le socialisme, comme on le sait, c'est exactement l'inverse !).

Quelques sorties récentes de nos grands patrons, pour voir de quelle façon ils affichent leur libéralisme :
  • « Ce qui arrive à Rover illustre les excès d’un libéralisme que nous réprouvons » (Francis Mer).
  • « En France et en Europe, nous partageons des valeurs incompatibles avec une concurrence débridée » (Guillaume Sarkozy).
  • « La Constitution européenne (...) permettra aussi de renforcer la cohésion économique de l’Europe face à la Chine et aux États-Unis, notamment pour se défendre contre l’invasion des produits asiatiques » (Serge Dassault).
  • « Voter oui au projet de Constitution, c'est voter non pour plus de libéralisme, mais, au contraire, pour le renforcement du politique face à l'extension des marchés » (Jean Peyrelevade).
  • « Le niveau européen est le seul qui puisse limiter les excès de la mondialisation » (Ernest-Antoine Seillière).
  • « Si le non l'emportait, alors l'ultra libéralisme serait renforcé » (le même Ernest-Antoine Seillière).
Je ne connais personne de plus anti-libéral qu'un grand patron, protectionniste au possible, acoquiné avec l'Etat (quand il n'est pas énarque de formation lui-même), toujours prêt à solliciter des règlementations en sa faveur au détriment de ses concurrents, quand ce ne sont pas des subventions, au nom de l'intérêt national et de la sauvegarde des canards boîteux franchouillards. Difficile de trouver plus demandeur d'esclavagisme étatique et de "protection" nationale qu'un tel patron. Comme le dit si bien Claude Reichman à propos du baron :
Sa libre entreprise n'a rien à voir avec celle à laquelle le peuple aspire. C'est une affaire qui ne se traite qu'entre l'Etat et les très grosses firmes, qui finalement ne sont elles-mêmes, le plus souvent, que des variantes de l'administration, la production en plus, et où les salariés, même s'ils sont généralement bien traités, ne sont que des "variables d'ajustement" comme disent les économistes. Et surtout il n'est pas question pour ce "patron" de toucher si peu que ce soit aux structures fondamentales de la dictature socialiste.


 

3 commentaires:

RonnieHayek a dit...

La fameuse alliance Big Business-Big Governement, en somme. Rien de moins libéral, en effet. Bravo pour ton article, Laure !

jabial a dit...

Ce n'est pas tant une alliance du "big business" avec l'Etat qu'une alliance du faux business, qui vit en fait de la coercition (moyens politiques) et non de la coopération (moyens économiques) entre les hommes, avec ceux qui représentent l'institution des moyens politiques précités - et ce n'est que naturel.

Laure Allibert a dit...

Seillière jouerait les faire-valoir de Raffy ? Bah, je crois que c'est un renvoi d'ascenseur constant entre politiciens et grands "patrons", qui s'entendent comme larrons en foire.